Eglise Notre Dame de Beaulieu

Adresse
Rue de l'Eglise
Cucuron


84160
France


Auparavant, l’église Saint Michel, trop petite et datant de 1292, il faudra édifier un autre sanctuaire plus vaste, dans un quartier à la fois proche et encore peu construit : celui-ci, le quartier « de POUS » situé sur une petite hauteur à 200 mètres à l’Est de la ville fortifiée, fut choisi. Elle fut probablement conçue, commandée et financée par la communauté de Cucuron, alors gérée par les consuls. L’existence de cette église remonte à 1 292 sous le nom de Notre-Dame de Pous, puis en 1 348 sous celui de Notre-Dame de Beaulieu seul vocale utilisé par la suite. L’origine de l’appellation notre Dame de Beaulieu semble être la suivante : la tradition raconte que les malades de Beaulieu (Hérault) et des paroisses voisines vinrent implorer leur guérison dans l’église du village à Notre Dame de la Pitié, invoquée sous le nom de santé des infirmes (?). De nombreuses guérisons eurent lieu.

Grande et belle église, de style roman, Notre-Dame de Beaulieu de Cucuron est d’apparence massive, mais sa façade, de symétrie bien ordonnée, est adoucie par un porche ogival gracieux et effilé.

L’édifice est composé de plusieurs parties de styles différents, venues s’ajouter les uns aux autres au cours des âges. Son noyau primitif est constitué par les 3 premières travées de la nef, et les voûtes en berceau brisé sur doubleaux de style roman provençal. La 4eme travée, d’un module légèrement différent, est couverte d’une croisée d’ogives reposant sur des culots sculptés. Les 2 chapelles qui l’encadrent et le cœur pentagonal, a été ajoutée à la nef romane à moitié du XIVeme siècle. La paroisse fut définitivement transférée en 1 541. En 1 587 le conseil communal décida de faire bâtir une tour-clocher sur la façade, ce fut achevé en 1 624.

A l’intérieur une nef romane provençale et une abside du 14ème siècle. Les deux plus belles pièces sont le retable en marbre du maître-autel et sa série de tableaux représentant l’Immaculée Conception, la circoncision de Jésus, Sainte Marthe et Sainte Marguerite et le Christ en pitié, taillé dans une seule pièce de bois. Celui-ci aurait été fabriqué par un galérien en échange de sa grâce.

Le gigantesque retable du maître-autel a été acquis vers 1795 par cette paroisse, il provenait de la chapelle de la Visitation d’Aix, qui l’avait reçu en don de Laure Marcinozzi, duchesse de Modène, nièce du cardinal Mazarin, par amitié pour la bienfaitrice du couvent, son ancienne gouvernante, Madame de Venel. Madeleine de Gaillard, mariée à Gaspard de Venel, conseiller au parlement d’Aix, sœur de l’une des religieuses, avait été sous-gouvernante des enfants de France et avait veillé à l’éducation des nièces du puissant cardinal Mazarin. Une tradition, rapportée par une notice manuscrite du président de SaÎnt-Vincens, veut que Laure Martinozzi se serait arrêté au couvent des Visitandines d’Aix lors de son départ vers l’Italie en 1656. Elle y aurait fait vœu d’élever un autel de marbre s’il lui naissait un fils dans l’année, ce qui devait se réaliser. Comme le vœu du Val-de-Grâce de Paris, celui de la future duchesse de Modène est plausible. L’iconographie du retable est en relation avec J’ordre de la Visitation: au centre, la toile de la Visitation, entourée de part et d’autre de la Présentation de la Vierge et de la Nativité, plus haut un relief de )’Assomption. Mais on peu aussi y lire, au deuxième degré, un ex-voto de naissance, qui expliquerait cet attachement étrange de Laure Martinozzi pour les Visitandines d’Aix. Seuls les encadrements de marbre sont remontés à Cucuron.

Les marbres sont d’une rare beauté : six colonnes, hautes de 3,60 m, les deux centrales de marbre portor, ce noir marbré d’or de Porto Venere, le marbre le plus cher du monde, si rare en cette dimension, et quatre de noir tacheté, avec des bases et des chapiteaux corinthiens de marbre blanc; le cadre du tableau central en portor aussi; des corniches de bleu-turquin; des compartiments ou des bordures de marbre rouge veiné, de vert antique, et même d’onyx. Le blanc domine dans les parties hautes, les éléments sculptés en particulier: le relief central du haut figurant l’Assomption (0,85 m sur 1,80 m) ; les Venus en ronde-bosse assises sur le fronton, Foi et Espérance; les putti du couronnement; les aigles présentant les armoiries des Este alliés aux Martinozzi et de Mazarin; et les pots-à-feu des corniches. Si la technique est celle de remarquables marbriers praticiens, le style des figures est cependant celui de sculpteurs secondaires qui transcrivent des formes connues de façon assez banale.

On remarque aussi trois bustes reliquaires de Saint-Cyr, Sainte Tulle et sa sœur Sainte Consors, une très belle statue récente de Sainte Tulle. A noter de plus la chaire en marqueterie de marbre représentant au centre Saint François de Sales et de part et d’autre les attributs de la Passion et enfin à l’entrée de la chapelle de Notre-Dame, une magnifique grille en fer forgée, fin 18ème siècle.

L’orgue qui surplombe le porche d’entrée fut construit en 1786 par Pierre Duges, à partir d’un orgue plus ancien (1614) dû à Pierre Marchand. De l’ancien orgue de Marchand il reste un peu plus de quatre jeux, d’une valeur inestimable par leur rareté. Le reste de la tuyauterie date pour l’essentiel de la fin du XVIIIème siècle.

L’orgue a été restauré entre 1975 et 1983 par Patrice Bellet, facteur d’orgue à Embarthe. Le principe adopté lors de cette première tranche de travaux était de conserver et remettre en état tout ce qui pouvait l’être, et de ne refaire à neuf que l’indispensable : quelques pièces de bois trop vermoulues (charpente de la soufflerie), le clavier manuel (à refaire au modèle de l’ancien, qui avait disparu), et les parties manquantes de la tuyauterie (basses de la Montre, Tierce, Larigot, principalement).

http://www.cucuron-luberon.com/

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